Le Journal d’Alain Dumait

Un autre regard sur la crise

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Conseils à Nicolas Sarkozy pour remonter sur son cheval

Posted by alaindumait sur 13/02/2008

Nicolas SarkozyLe président de la République n’aurait plus derrière lui, selon les sondages, une majorité pour le soutenir. En tout cas, ceux qui ont de lui « une bonne opinion » ne seraient que 45 % des Français. Rappelons que le chef de l’État caracolait à 66 % d’opinions favorables, il y a encore quelques semaines. La chute est sévère. À la mesure de l’attente et de la déception. L’état de grâce est terminé.
Comme on ne peut pas considérer que ce retournement est dû, en quoi que ce soit, aux coups de boutoir d’une opposition toujours valétudinaire, le président ne peut s’en prendre qu’à lui-même.

Nous laisserons à d’autres commentateurs le champ de l’explication. En particulier pour apprécier la part des initiatives politiques et celle des remous médiatiques, le poids des réalités et le choc des photos… Nous préférons essayer de scruter l’avenir.

Nicolas Sarkozy n’a pas attendu le 2e tour de l’élection présidentielle de 2007 pour indiquer qu’il souhaitait accomplir deux mandats. Dans le cadre de son projet de rénovation de la vie politique française, il aurait fort bien pu faire le choix de n’en exercer qu’un seul. Ou au moins laisser planer le doute, si ce n’est le suspense. Mais, conformément à son habitude, il a préféré jouer franc-jeu. Bien.

Dans ces conditions, il n’a pas d’autre choix que de mettre en œuvre une politique économique susceptible d’ici quatre ans d’obtenir des résultats tangibles sur les terrains du pouvoir d’achat et de l’emploi. Qu’il aborde l’année 2012 avec une croissance de plus de 3 % par an, avec un chômage ramené de 8 % de la population active à 5,5 % seulement (moyenne actuelle des pays de l’OCDE) et il aura des chances de l’emporter une seconde fois. Sinon…

Quand le candidat Sarkozy annonçait qu’il serait l’homme de la rupture, ses électeurs comprenaient que celle-ci s’appliquerait d’abord et avant tout à la gestion des finances publiques telle qu’elle est conduite depuis 35 ans et qui se caractérise par des déficits budgétaires ininterrompus, et de ce fait, un endettement à la fois excessif et stérile, pour aboutir à une captation par la sphère publique de la totalité des gains de productivité réalisés au sein de la sphère privée, par le labeur des Français.

Cette rupture-là, que la majorité des parlementaires UMP soutenaient et soutiennent toujours, se traduirait, forcément, par une réduction de l’ordre de 10 % de l’ensemble des dépenses publiques, avec concomitamment une réduction immédiate de 5 % des prélèvements obligatoires. Ce qui permettrait de redistribuer quelque 85 milliards d’euros ou bien encore un peu plus de 3 500 euros par salarié. Là est la véritable recette, et d’ailleurs la seule d’une augmentation saine du pouvoir d’achat.

Cette rupture est encore possible. Le deuxième tour des élections municipales aura lieu le 16 mars. Il sera encore temps, dans le cadre de ce que nous appellerons « un plan de rupture », de préparer un budget de l’État pour 2009 en ligne avec cette nouvelle politique, à la fois d’assainissement des finances de la sphère publique, et de relance du pouvoir d’achat des salariés.

À supposer que le Chef de l’État veuille ou accepte un tel plan, la question suivante est : a-t-il encore les moyens d’une telle politique ?
Cela supposerait en premier lieu qu’il renouvelle profondément son entourage, en particulier, ses plus proches collaborateurs qui lui ont fait croire que les réformes, y compris le rééquilibrage des finances publiques, pouvaient être financés par une soi-disant croissance. Il ne conserverait alors, avec lui, conseillers ou ministres, que ceux qui lui ont adressé à différentes reprises des conseils pertinents, en tête desquels Christine Lagarde, qui a tout à fait l’étoffe d’un futur Premier ministre.

Cela supposerait, en second lieu, qu’il puisse s’appuyer sur la même majorité parlementaire pour faire une autre politique. Nous pensons que la majorité des députés UMP est d’ores et déjà acquise à cette rupture. Mais il serait quand même à craindre que quelques personnalités opportunistes en profitent pour quitter un navire secoué par les inévitables vagues d’un changement de cap. En particulier, on voit mal les ralliés de l’ouverture à gauche rester longtemps à bord…

Cela supposerait enfin, et c’est le plus difficile, que le président de la République s’appuie franchement sur le cœur de son électorat, c’est-à-dire le peuple de droite, qui attend de lui non seulement des réformes économiques – du type de celles qui ont réussi presque partout ailleurs – mais aussi une posture générale différente. Qui se manifesterait dans le domaine de l’immigration. Et, pourquoi pas, par une exposition plus décente de sa vie privée

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