Le Journal d’Alain Dumait

Un autre regard sur la crise

Archive for octobre 2009

Interview pour le mensuel « Le Cri du Contribuable »

Posted by alaindumait sur 27/10/2009

emprunt-deficitIl est souvent question de « bons » déficits publics et de « mauvais » déficits publics. Pensez-vous qu’un déficit public puisse être bon pour la croissance ?

1- En général

Le déficit permanent des finances publiques, pratiqué par l’Etat français depuis 35 ans, ne figure pas parmi les facteurs reconnus et répertoriés comme tels de la croissance économique. C’est même un facteur de stagnation. Tout simplement parce que  le gonflement de la sphère publique, que le déficit permet, réduit d’autant la sphère de l’économie privée, qui concentre – personne ne le conteste – l’essentiel du progrès technique, et garantit une concurrence, qui est le meilleur aiguillon de la productivité.

Sans déficit public, on peut en effet penser que les dépenses inscrites au budget de l’Etat seraient moindres. Car augmenter  les impôts et taxes à due concurrence de ce déficit serait autrement plus douloureux, que de les faire payer plus tard, à nos enfants, par l’endettement !

L’idée d’un « bon déficit » relève du mythe. Comme si, dans une économie libre, où l’épargne n’est pas découragée, il pouvait exister des gisements d’investissements très rentables – suffisamment au moins pour rembourser les sommes empruntées – qui puissent échapper aux investisseurs privés et aux entrepreneurs !

La vérité historique est que, au nom d’un bon déficit imaginaire, on accumule les mauvais déficits bien réels ! Les 1 500 milliards de dettes de la France n’ont rien financé d’autre que des déficits de fonctionnements.

Un autre point est rarement souligné : le déficit est à la fois un prélèvement sur les revenus à venir des générations suivantes, mais aussi, dans l’immédiat, un prélèvement sur l’épargne disponible. L’argent qui finance le déficit n’est évidemment pas disponible pour autre chose. Il fait aussi monter les taux d’intérêt. De ce fait, et pour toutes ces raisons, le déficit est un puissant réducteur de croissance.

2- Dans la situation actuelle de la France

Le déficit du budget de l’Etat, mauvais pour la croissance en général, sans pouvoir être « bon » par exception dans la situation présente, pourrait être en effet supportable, voire inévitable, si, un peu comme une drogue ou un verre d’alcool administré à un blessé avant une opération, le malade en question n’était pas déjà complètement dépendant à cet euphorisant !

Qu’on ne puisse pas faire autrement, présentement, pour des raisons politiques, touchant à l’ordre public, et donc à la sécurité des citoyens, est une autre affaire, tout à fait hors du champ de l’économiste…

« La finance est l’art de faire passer l’argent de mains en mains jusqu’à ce qu’il ait disparu » (Robert W. Sarnoff).

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Note de lecture. Paul Claudel : « La Crise. Amérique 1927-1932. Correspondance diplomatique »

Posted by alaindumait sur 26/10/2009

44Les Editions Métailié ont eu la bonne idée d’éditer une partie de la correspondance diplomatique de notre ambassadeur aux Etats-Unis de 1927 à 1933, son excellence Paul Claudel.

On  y découvre tout d’abord que le poète était un observateur hors pair, attentif à la vie des affaires, à la situation économique et financière du pays où il est en poste, déjà le plus puissant du monde. Les analyses qu’il envoie régulièrement à son ministre des affaires étrangères forment un ensemble à la fois clair, lucide et concret. On ignore s’il existe, en langue française, un journal de la crise économique mondiale de cette qualité.

En 1927, il voit venir l’éclatement de la bulle. En novembre 1929 il confesse que la catastrophe a dépassé par son étendue ce qu’aucun expert – profession comparée à celle des astrologues…- n’avait prévu. 3000 banques sont au tapis. La bourse plonge. Mais elle se reprend. Pour dévisser à nouveau avant l’élection de Roosevelt. À noter : notre ambassadeur a une piètre opinion de ce démocrate. Mais son prédécesseur républicain n’est pas plus estimé… Pas davantage que les institutions américaines d’un pays « ou la banqueroute a été élevée à la valeur d’un principe constitutionnel » !

Le lecteur attentif relèvera les ressemblances et les différences entre les situations respectives résultant des cracks de 1929 et de 2008. On sera frappé par les atermoiements des gouvernements, ne sachant pas s’il convient d’augmenter les dépenses ou de les réduire. Les hésitations des banques centrales sur les politiques à suivre. Mais une leçon et une seule a été retenue d’une fois sur l’autre : globalement, et contrairement à la fois précédente, on a sauvé les banques. Mais était-ce ce qu’il y avait de plus judicieux ? Notre poète qui était aussi un moraliste ne nous dit rien sur ce que nous appelons aujourd’hui l’alea moral…

« Il n’y a de société vivante que celle qui est animée par l’inégalité et l’injustice» (Paul Claudel).
[ Paul Claudel ]

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L’impôt «intelligent» n’existe pas !

Posted by alaindumait sur 25/10/2009

trous-impot-formulaire_~x25207470Débat budgétaire.

Les députés examinent actuellement la partie «recettes» du budget de l’Etat pour 2010, donc les impôts et taxes que nous paierons l’an prochain.

L’opposition dépose des amendements, tendant à augmenter certains prélèvements et à en réduire d’autres.

La majorité essaye de modifier le projet de loi fiscale, à la marge. Et parfois fait chorus avec l’opposition sur certaines mesures, comme on vient de le voir le vendredi 23 octobre avec un  amendement socialiste adopté en séance, concernant une taxation supplémentaire et générale sur les banques, destinée à leur faire payer la garantie de l’Etat dont elles bénéficient, de fait.

Mais le gouvernement a toujours le dernier mot, car ne pas voter le budget présenté a toujours été un casus belli pour un député de la majorité. Il signe alors sa relégation politique. Et c’est comme ça depuis 50 ans, sous la Cinquième République.

Ce qui n’empêche pas le gouvernement de négocier avec le Parlement, quand celui-ci a derrière lui des lobbies puissants, comme on l’a vu avec l’affaire de la suppression de la taxe professionnelle.

Ministres et technocrates, parlementaires et spécialistes, sont tous à la recherche de l’impôt «intelligent» : celui qui non seulement induirait des comportements vertueux ou désirables, mais encore favoriserait la croissance, la prospérité, l’exportation, l’investissement, l’environnement … et même le «bonheur national brut».

Mais est-ce possible ?

Il faut savoir tout d’abord que l’impôt peut prendre beaucoup de formes différentes. Et même ne pas se voir !

Dans un pays à économie dirigée, où les prix sont fixés par le pouvoir central, tandis que les entreprises appartiennent à l’Etat, rien n’est plus simple que de faire en sorte que le système productif génère un surplus, et que celui-ci soit affecté à tel où tel type de dépenses. Rappelons qu’il n’y avait pas d’impôt sur le revenu en URSS, ce qui n’empêchait pas l’Armée Rouge de prospérer !…

L’impôt au sens large, n’est jamais rien d’autre que la saisie, par les hommes de la sphère publique, de richesses produites par des personnes physiques.

L’impot est payé comptant ou à crédit, par l’endettement.

Il peut être payé par les personnes ou par les entreprises, mais celles-ci ne sont jamais que des collecteurs.

Il peut se calculer sur la consommation, sur les revenus ou sur l’épargne. C’est toujours au détriment des personnes physiques.

L’impot sur les sociétés, la taxe professionnelle, la TVA ou la taxe carbone, impôts payés par les entreprises, sont autant de sommes d’argent qui n’iront pas dans les poches de personnes physiques, salariés, actionnaires ou consommateurs.

Non pas que taxer comme ceci ou comme cela, celui-ci ou celui-là soit indifférent. Au contraire !

Taxez la richesse et elle fuira. Taxez les entreprises et elles se délocalisent. Taxer le travail  et vous subventionnez des robots. Taxez le tabac ou l’alcool et vous créez le marché noir… Aucun impôt n’est «neutre».

Certes, certaines activités qui semblent échapper à la concurrence ou être partiellement protégées, par des numerus clausus ou des conditions d’accès restrictives, sont plus résistantes que d’autres.

Qui paierait au final une taxe sur les banques. Peut-être pas les salariés, protégés par un statut. Sans doute à la fois les clients, par le biais d’un renchérissement des conditions bancaires, et les actionnaires, dont les dividendes seraient rabotés. Toujours des personnes physiques. Et, pour l’essentiel, les classes les plus nombreuses et les plus laborieuses. (Jimmy Goldsmith disait : «dans ma famille seuls les pauvres payent des impôts !»…)

C’est pourquoi il faut relativiser le débat sur la taxe carbone. Les entreprises collecteront moins, du fait de la suppression de la TP, mais pour les Français, globalement considérés la charge fiscale sera la même.

On dit que certaines activités seront favorisées. Sans doute l’usage de la bicyclette ou de la marche à pied…Mais ce ne sera qu’un transfert.

On connaît des impôts plus ou moins destructeurs, plus ou moins douloureux, plus ou moins stupides, mais on ne peut en citer un seul «intelligent». Ce serait d’ailleurs un parfait oxymore…

Mon propos n’est pas de minimiser l’intérêt du débat fiscal. Il est au coeur de la fonction politique. La gauche prétend taxer les riches. La droite préfère les prélèvements proportionnels plutôt que progressifs… Mais ce débat-là sera toujours moins important que celui sur les dépenses. Car c’est de leur réduction en volume que dépend à court terme notre survie économique. Et pas de la taxation des banques ou de la compensation départementale prélevée sur la TVA.

Même les voleurs de grand chemin ont disparu : les uns, habitués au plein air, excercent la profession de pickpocket sur les champs de course ; les autres se sont adonnés à la haute banque » (Alphonse Allais).

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L’occasion manquée d’un budget de salut public en 2010

Posted by alaindumait sur 20/10/2009

reprise-economiqueLongtemps, le discours de présentation du ministre de l’économie du budget de l’Etat pour l’année suivante a constitué l’un des moments les plus forts et les plus attendus de la vie parlementaire française. Valery Giscard d’Estaing, parlant sans notes, s’illustra tout spécialement dans cet exercice.

Le discours délivré ce jour par le ministre «du budget, des comptes publics, de la fonction publique et de la réforme de l’Etat» ne restera pas dans les annales.

Ni pour sa forme (<http://www.budget.gouv.fr/discours-presse/discours-communiques_budget.php?type=discours&id=624&rub=501>) ni pour son fonds.

Eric Woerth dit avoir placé ce budget sous le double signe de la «vérité» et de «l’action».

Reconnaître que l’environnement économique demeure plein d’incertitudes relève d’une lucidité minimum. Quand au volontarisme de l’action du gouvernement, illustré par la mise en oeuvre des grands messes de la RGPP (révision générale des politiques publiques), il accouche de petites souris. On est content d’apprendre que «l’organisation des fonctions de soutien du ministère de la Défense va être profondément modifiée» ; et que «les subventions versées aux fonctionnaires allant s’installer outre-mer pour leur retraite vont être réformées»…

En vérité, ce budget, est une occasion manquée.

La crise économique que nous vivons justifiait une accélération des réformes et un plan de réduction massive des dépenses publiques. Le budget pour 2010 est bati sur une augmentation des dépenses de 1%, supérieur à la croissance attendu, de 0,75%. Il vient après une exécution 2009 à +5%. Une diminution générale de 5% aurait constitué un signal significatif.

L’opinion l’aurait compris. Elle aurait sans doute soutenu un budget de salut public, comportant des mesures fortes, s’inspirant des expériences réussies déjà menées à l’étranger.

La réduction du nombre des fonctionnaires est insuffisante. Un gel provisoire de toute embauche et de tous les salaires eut été plus adapté.

Un rabotage uniforme des crédits publics, par  exemple de 3% eut été  raisonnable.

La suppression de charges qui pèsent sur les entreprises française et pas sur leurs concurrents étrangers, comme la formation, le logement et le transport eut été judicieux.

On pouvait tailler dans les subventions, aux associations ou aux entreprises.

On pouvait plafonner les allocations familiales, au delà de cinq enfants, qui ne profitent qu’aux familles immigrées.

On pouvait relancer les privatisations. A quoi ça sert de garder 42% du capital de France Télecom ?

On pouvait obliger les organismes HLM à vendre 5%/an de leur patrimoine, comme le recommandait le rapport Attali…

Bref, en tenant en particulier les promesses du candidat Sarkozy, il fallait rétablir l’équilibre du budget, non seulement pour ne pas augmenter la dette, mais aussi pour assurer la compétitivité de la France.

On sait bien que ce sont principalement des raisons électorales, liées au calendrier et à l’échéance présidentielle de 2012 qui ont persuadé le chef de l’Etat de temporiser.

Et c’est là qu’il à tord !

N’ayant pas engagé les réformes en 2007, le budget pour 2010 était la dernière fenêtre de tir, avant le lancement de la campagne fin 2011.

Le délai était encore suffisant pour qu’elles portent leurs fruits.

Après, ce sera trop tard…

La gauche entraînera le président de la République vers de nouvelles et fortes augmentations des impôts. Le programme que vient de présenter François Hollande ouvre le bal.

Quant aux électeurs du Front National, comme ils s’estiment aujourd’hui trahis, ils ne revoteront certainement pas pour le président sortant, dont le populisme n’aura pas duré très lonftemps…

C’est une idée recue, mais fausse, que les réformes font perdre les élections à ceux qui les engagent. Et de toute façon, mieux vaut être un artisan du renouveau que du déclin ! …

En 2010, avec le budget dont le Parlement a commencé l’examen, la France figurera parmi les mauvais éléves. Le débat sur le plafonnement des niches fiscales – passionnant mais byzantin – n’est certainement pas à la hauteur des enjeux économiques du moment.

« Le passé n’éclairant plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres » (Alexis de Tocqueville).

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Sarkozy en clair : «vous pouvez compter sur moi pour faire exploser la dette ! »

Posted by alaindumait sur 17/10/2009

Charlie_Hebdo_08022006_SarkozyDans une longue interview publiée par Le Figaro daté du vendredi 16 octobre, le président de la République déclare notamment : «Je n’ai pas été élu pour augmenter les impôts et je ne les augmenterai donc pas»

Ca semble clair et net…

On pourrait néanmoins chipoter. Quand il accepte la remise en cause de certaines niches fiscales, il s’agit d’une augmentation des recettes, même si les fonctionnaires de Bercy parlent, dans leur jargon, d’une «diminution de la dépense fiscale»…

Mais donnons acte, globalement, au chef de l’Etat de sa volonté et de son engagement.

Comme il se dit une nouvelle fois partisan de continuer de «soutenir» l’activité avec des déficits élevés, cela veut dire que la France va s’enfoncer dans l’endettement, qui sera remboursé plus tard, par nous ou par nos enfants, soit par  l’augmentation des impots, taxes ou cotisations, soit par l’inflation, cet impôt sournois sur l’épargne.

Au compteur, la dette de l’Etat vient de franchir en octobre 2009 le cap des 1500 milliards €. Au rythme de 60 milliards de plus par trimestre, bientôt 80 puis 100, nous serons à plus de 2000 milliards en 2011, et bien au delà du taux fatidique de 100% du PIB. Voilà une pollution autrement plus grave que le CO2 que nous laissons aux générations futures !…

Nicolas Sarkozy dit : les autres en font autant, ou pire.

Non seulement, en vérité, beaucoup font mieux, mais encore la plupart  commencent à prendre des mesures sérieuses pour rétablir leur équilibre budgétaire. Chez plusieurs de nos voisins les salaires des fonctionnaires sont soit plafonnés soit réduits de 7,5%, comme  en Irlande ! Les coupes sombres   sont partout à l’ordre du jour…

Il dit, «on aura réduit le nombre de fonctionnaires de 100 000». Il s’agit d’une hypothèse à fin 2010. Et, à cette  vitesse, il faudra 150 ans pour revenir au niveau d’il y a 20 ans, sans parler du contrepoids exercé dans l’autre  sens par les collectivités locales !…

Il dit surtout : «il faut continuer à soutenir la croissance».

C’est le point crucial.

Que les économistes qui soutiennent que le déficit est bon pour la croissance lèvent la main !…

En fait ce n’est vrai ni en principe, ni par exception dans les circonstances actuelles.

Le bon sens l’indique.

L’histoire le démontre : aux Etats-Unis,  dans les années 30, le New Deal a eu pour effet de prolonger la crise, et donc de faire durer le chômage.

Et la théorie économique l’explique.

Une crise comme celle-ci, ou celle de 1929, s’analyse d’abord comme une destruction d’épargne privée. Quand les marchés financiers plongent, les épargnants trinquent. On a avancé le chiffre de 30 000 milliards de $ de valeur détruite…

La bonne réponse économique à un tel séisme consiste à favoriser le plus rapidement possible la reconstitution de cette épargne, et pas seulement les fonds propres de banques qui vivent sous assurance et sous perfusion publiques !

Si l’Etat capte l’épargne disponible, avec ses titres de dettes disposant d’un avantage exorbitant – contrepartie de son pouvoir de prélever l’impôt –  il empêche l’investissement privé et l’activité de repartir. Il crée littéralement le chômage.

Loin de favoriser la reprise, le déficit prolonge la crise.

Même le FMI étudie, parait-il, des «stratégies de sortie de crise». En tout cas le G20 lui a demandé, pour rassurer les marchés, de bâtir un scénario au terme duquel la course folle de tout les Etats vers toujours plus de dette serait ralentie puis stoppée. C’est la tache essentielle – et sans doute impossible… – qui a été confiée par les chefs d’Etat et de gouvernement, lors de leur dernier sommet  à Pittsburgh, à Dominique Stauss-Kahn.

Tous les chefs d’Etat s’efforcent de donner à croire qu’ils ont dans l’idée de maîtriser les déficits et la dette. Tous sauf un : le notre !

Nicolas Sarkozy, sans doute, veut attendre 2012. Il est vrai qu’il est meilleur politicien qu’économiste.

Mais attention : les échéances économiques et financières, qui sont mondiales, n’ont aucune raison de se plier pas au calendrier électoral français.

Ce qui ne veut pas dire que la bonne réponse à une crise mondiale ne peut pas être nationale.

L’Allemagne, qui aura bientôt rétabli à la fois ses finances publique et sa compétitivité internationale, même avec un euro à 1,50$, nous le démontre cruellement.

Une fois de plus, le gouvernement de notre pays, aux ordres d’une idéologie pourtant morte, attend, sans courage, son salut de l’extérieur.

Espérons pour lui qu’une nouvelle dépression – due par exemple à une remontée des taux d’intérêt à long terme, dans six mois – ne vienne pas emporter ses illusions…

« Les mots ne payent pas les dettes » (William Shakespeare).

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Jean Sarkozy : son papa l’avait dit !

Posted by alaindumait sur 15/10/2009

Jean-Sarkozy1-37dadS’il n’était pas le fils de son père, Jean Sarkozy ne serait pas, à 23 ans, élu de Neuilly. Ni conseiller général de son département, ni donc candidat à la présidence de l’EPAD.

Le fait qu’on puisse en dire autant de plusieurs dizaines d’autres fistons, d’hier ou d’aujourd’hui, ne change rien à la chose, qui se nomme népotisme.

Les arguments en défense sont pitoyables.

  • «c’est un élu aussi légitime qu’un autre».

En vérité Il  a été élu facilement, sur des scrutins de liste, dans des fiefs du parti de son papa…

  • «c’est un lynchage ad hominem».

On ne voit pas que le népotisme, même banalisé, ait été si populaire que çà. Tout bénéficiaire d’un tel système doit s’attendre à être décrié. Les médias ne sont pas tendres parce que l’opinion ne l’est pas non plus. Ce n’est pas du tout une question de patronyme…

Sur les traces de ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et sa famille innovent sur deux plans :

  • la fulgurance de la promotion du fils.
  • l’absence totale de discrétion ou de pudeur.

On dit aussi : «c’est pareil dans les affaires»

Sauf que les moeurs de la sphère privée, si tant est qu’elles soient suspectes, n’ont aucune raison de se reproduire dans la sphère publique. Et que «le fils de», chez Michelin ou Danone, doit satisfaire à préalablement à de nombreuses et longues épreuves, avec les salariés du groupe, les actionnaires, les clients…

Le 8 janvier dernier, le président de la République, avait l’air irrité qu’on lui pose la question d’une certaine dérive vers une «monarchique élective» de la Vème République. Il  répondait au directeur de la rédaction de «Libération» que la monarchie impliquait l’hérédité. La réponse, toute erronée qu’elle soit, se révèle être, neuf mois plus tard, de l’ordre de la prémonition pour le questionneur. Et de l’aveu pour le chef de l’Etat !

« Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre » (Homère).

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Les déficits d’aujourd’hui annoncent la faillite de demain !

Posted by alaindumait sur 11/10/2009

monde-ruineDu point de vue des finances publiques, la France n’est pas exactement la plus mal placée. L’Italie, l’Espagne, la Grande Bretagne (2 pays dans l’Euro, un dehors…) connaissent une situation encore plus dégradée.

Mais, ailleurs, au moins, se préoccupe-t-on de cette dégradation. Comme les Allemands, les Anglais, de droite comme de gauche, préparent des mesures sévères pour rééquilibrer les comptes et revenir si possible dès 2011 à l’excédent budgétaire.

Les décisions sont variées : baisse des effectifs des fonctionnaires, diminution de leurs salaires, coupes sociales…

L’ambiance, chez nous, est totalement différente. L’empilement des lois et des nouveaux impôts continue. Les dépenses vont encore augmenter de près de 5% en volume en 2009 !

Les réformes de structures sont en panne. La seule à avoir été accomplie est la suppression de la profession d’avoué, moyennant des compensations scandaleusement exorbitantes !…

C’est dans ce contexte que le gouvernement croit devoir communiquer sur ce qu’il appelle «une baisse des prélèvements publics obligatoires»

On se moque du monde, et des contribuables en particulier !

Rappelons que les prélèvements doivent se mesurer sur la base des dépenses et non pas des recettes (notre édito du 2 octobre).

Si l’on imagine une situation où l’Etat continuerait à dépenser de plus en plus, tout en se montrant incapable de faire rentrer les recettes qu’il avait prévu (ce qui est à peu près la situation réelle actuelle), et comme nos politiciens ne sont pas des magiciens, on se doute qu’ils ne font que reporter sur d’autres les charges du financement du budget.

Et sur qui se reportent-elles ?

Sur les épargnants, français et étrangers, qui souscrivent aux emprunts d’Etat…

Sur les contribuables de demain et d’après, qui paieront les intérêts et les remboursements…

Sur les pays plus vertueux, comme l’Allemagne, qui lutte contre ses déficits et soigne sa compétitivité, ce qui nous permet monétairement de vivre à ses crochets, avec un Euro sans lequel le franc serait déjà une monnaie en capilotade.

« Bon Dieu ! Que de peine à prouver, en économie politique, que deux et deux font quatre ! » (Frédéric Bastiat).

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Budget pour 2010 : nos enfants en paieront la moitié !

Posted by alaindumait sur 01/10/2009

La grande affaire du budget présenté hier par le gouvernement réside dans son déficit record : 116 milliards d’euros affichés, et évidemment beaucoup plus, si le retour de la croissance économique n’était pas au rendez-vous de l’an prochain…

Rappelons en passant que le budget de l’année précédente avait été présenté avec un déficit de 52 milliards, pour finir à 140 milliards !

Qui va payer ce déficit, le plus élevé de toute l’histoire budgétaire française ?

Dans un premier temps, l’Etat émet des titres de dette, qui sont souscrits par des personnes physiques ou morales, françaises ou étrangères. Actuellement la dette de la France augmente au rythme trimestriel de 60 milliards d’euros. L’épargne prête aux Etats. Mais jusqu’à quand ? C’est ce dont les meilleurs experts débattent. Tous conviennent que la dette publique ne peut pas augmenter à l’infini. À un moment, l’épargne se dérobera. Il faudra alors, au moins, augmenter les taux de rémunération. La charge s’alourdira encore. Les plus jeunes d’entre nous, nos enfants et nos petits-enfants paieront la note finale. Quand la confiance dans la capacité de remboursement des Etats sera ébranlée, l’inflation par la monnaie réapparaîtra. Il faudra alors tout à la fois augmenter les impôts et laisser filer les prix… Tel est le scénario-catastrophe qui hante les esprits de tous les économistes. Et que le projet de budget pour 2010 renforce, dangereusement…

Le gouvernement répond qu’une croissance qui reviendrait à 2,50% ou plus à partir de 2011 permettrait de commencer à rembourser la dette.

La question de fond devient alors : « est-ce qu’un déficit-record va favoriser le retour à la croissance ? »

La réponse est évidemment « non ! »

Il est vrai que réduire les dépenses publiques est toujours difficile, particulièrement en temps de crise.

Mais, par exemple, continuer à recruter de nouveaux fonctionnaires, même pour ne remplacer qu’un départ à la retraite sur deux, plutôt que de fermer au moins pour un temps le robinet, n’est-ce pas une occasion manquée d’économie et de réforme, que l’opinion aurait certainement compris et soutenu ?

« Les paroles vraies ne sont pas agréables. Les paroles agréables ne sont pas vraies » (Lao-Tseu).

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