Le Journal d’Alain Dumait

Un autre regard sur la crise

Archive for mars 2010

Désinformation par occultation de la réalité : la victoire de la droite de Berlusconi aux régionales en Italie.

Posted by alaindumait sur 31/03/2010

Jusque dimanche dernier, les médias français nous ont seriné que Berlusconi risquait un grave revers électoral à l’occasion des élections régionales des 28 et 29 mars 2010 !… Il allait être victime de son impopularité, de la crise économique, des dissensions  internes à sa majorité, des scandales le concernant, de l’hostilité des médias…

Et l’on a vu, exactement le contraire !…

La majorité du président du Conseil italien emporte 4 nouvelles régions sur les 13 qui étaient soumises à renouvellement. Sept restent détenues par la gauche.

Si bien que le lundi 29 mars, les médias français, qui s’étaient déchaînés contre Berlusconi, n’avaient plus rien à dire. France Inter avait d’autres sujets à traiter. Et, sur RTL, il fallut attendre mardi matin et l’édito du soldat Zemmour, pour savoir que quelque chose d’important et d’inattendu s’était produit en Italie.

Les rares commentaires disponibles (Le Figaro, Libération) insistaient sur les points de rivalité possibles au sein du PLD, entre la Ligue du Nord et les autres composantes. Sont trop insister, évidemment, sur les raisons du succès de la Ligue du nord, qui étend désormais son influence jusqu’à Rome, Naples et Turin. Et pour cause : le principal thème de campagne de la Ligue était la défense de l’identité italienne face à l’immigration incontrôlée.

Attention. Toute expression d’une similitude avec une situation identique de ce coté-là des Alpes sera vigoureusement dénoncée par le MRAP, la LICRA, le CRAN et SOS-Racisme. Y compris devant les tribunaux. Avec l’argent des contribuables, qui les financent !

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L’UMP doit arrêter son déni de l’existence du Front National !

Posted by alaindumait sur 22/03/2010

Au sein de l’UMP de nombreuses voix se sont élevées pour critiquer le principe même du parti unique de la droite. Et, depuis plusieurs mois, des anciens centristes ralliés à l’UMP, mais issus de l’UDF, comme Jean Arthuis ou Pierre Méhaignerie, s’efforcent de reconstituer une force politique alternative à l’UMP, au sein de la majorité présidentielle.

La lourde défaite du parti majoritaire aux élections régionales des 14 et 21 mars 2010 devrait favoriser cette entreprise.

Elle a pour elle la logique : puisque les élections en France se font avec des scrutins à deux tours, il convient de ratisser large au premier tour et de se réunir au deuxième. Et, comme le dit joliment Alain Madelin, quand on veut ratisser large avec un râteau à une seule dent, on se prend une pelle !»

L’argument contraire résulte des règles propres à la seule élection présidentielle qui, si elle a bien lieu au scrutin proportionnel, comporte aussi une clause qui fait que deux candidats seulement sont qualifiés pour le 2ème tour. Il faut donc éviter une trop grande dispersion des voix au premier tour. Sinon on risque de se retrouver dans le cas de figure de Lionel Jospin en 2002. Ou de Gaston Defferre en 1969.

En vérité, il faut surtout que concurrence et rivalité ne soient pas synonymes de guerre fratricide.

Pourtant, ce scénario de renaissance de l’UDF en 2010 n’a à peu près aucune chance de se produire. Car il oublie une seule petite chose : aujourd’hui comme en 2002 le deuxième parti de la droite s’appelle le Front National !

Si l’UMP voulait vraiment ratisser plus large il lui suffirait, simplement, de rompre avec cette funeste stratégie dite du front républicain, qui l’amène à préférer un candidat PS ou communiste à un candidat FN au deuxième tour de quelque élection que ce soit. Ce serait le minimum de l’entente à droite. Un peu comme du temps de la vieille SFIO, quand  ce parti reportait ses voix sur le candidat du parti communiste, par «discipline républicaine».C’était le minimum de l’entente à gauche.

Au moment où Jean-Marie Le Pen, après sa très bonne campagne en Provence Alpes-Cote d’Azur, s’apprête à passer la main à une autre génération, il est temps de mettre fin à un ostracisme sans fondement.  Dont on comprend bien l’intérêt pour la gauche, mais dont on ne voit pas la justification, ni par rapport à l’intérêt de la droite, ni par rapport au bon fonctionnement de notre démocratie, et donc du pays.

Qu’il le veuille ou non lui-même, le FN est un parti de droite. Ne pas l’admettre, pour la droite dite parlementaire, est une faute majeure. qui n’a que trop duré : depuis 27 ans.

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La majorité parlementaire : dernier carré du gouvernement

Posted by alaindumait sur 22/03/2010

Le programme du Premier ministre, rappelé au soir du 2ème tour des élections régionales, le 21 mars 2010 – à savoir : «renforcer la compétitivité», «financer les retraites», «réduire les déficits» – est excellent.

En termes concrets cela veut dire : réduire les charges qui pèsent sur les entreprises, allonger la durée du travail et augmenter les années de cotisation ouvrant le droit à une retraite pleine (en réduisant les inégalités entre les secteurs public et privé), diminuer les dépenses de l’Etat et des collectivités locales.

Les réformes qu’impliquent ces objectifs et ces politiques seront évidemment encore moins bien acceptées par l’opposition désormais triomphante après le 21 mars qu’elles ne l’étaient avant…

Le gouvernement serait bien inspiré de ne pas trop compter non plus sur les syndicats comme sur les médias pour lui donner un coup de mains.

Il ne lui reste donc qu’un seul vrai soutien : sa majorité parlementaire.

Il fut un temps où un gouvernement courageux et compétent, s’appuyant sur une majorité, savait faire passer des réformes. Quitte à devoir affronter des manifestations de rue…

Il faut donc que Nicolas Sarkozy rende le pouvoir au Parlement, et à sa majorité, qui est «de droite». Le gouvernement peut lui demander de lui renouveler solennellement sa confiance. Il a toujours à sa disposition la possibilité de légiférer par ordonnances.

En tout cas, soit François Fillon applique vraiment son programme et la situation du pays a des chances d’être améliorée en 2012, soit il en est empéché, par les forces habituelles du statu quo, ou par un soutien insuffisant du Chef de l’Etat. Dans le premier cas le président de la République a des chances de faire gagner son camp en 2012. Dans le second, les augures sont beaucoup plus funestes…

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De la crise grecque à la crise systémique globale

Posted by alaindumait sur 21/03/2010

Sans l’euro, la monnaie de l’Allemagne vaudrait plus cher, la balance des paiement de ce pays se rééquilibrerait et les Allemands seraient encore plus riches.

A l’inverse, sans l’euro, la monnaie de la Grèce aurait du être dévaluée, et les Grecs en eussent été appauvris.

D’ors et déjà, via l’euro, les Allemands payent pour la Grèce. Et aussi pour tous les pays en déficits, France comprise.

Les Allemands souhaitent bien sûr payer le moins possible pour l’euro. Tandis que les Grecs prétendent en profiter le plus possible.

Veux-ci disent, par la bouche de leur Premier ministre : «nous ne vous demandons pas d’argent, mais seulement de garantir nos emprunts sur le marché international des capitaux afin que nous ayons accès à des prêts assortis de taux d’intérêt qui ne soient pas supérieurs à 5%»

Mais une telle garantie (ou aval) a un prix, qui est la contrepartie du risque qu’elle couvre. Si l’Allemagne, ou l’Europe, donne sa garantie aux emprunts grecs, sa signature sera moins bonne et son crédit en souffrira. Idem pour la signature de la France. Le taux des emprunts en euros auront tendance à augmenter. Cela coûtera aux épargnants allemands et européens.

Les Grecs disent : «nous avons une autre solution, celle du FMI». Et c’est vrai que le FMI, qui a un certain pouvoir de création monétaire, peut parfaitement prêter 20 ou 30 milliards d’euros à la Grèce à 3 ou 4% d’intérêt.

Mais la Grèce doit savoir que les fonctionnaires du FMI ne plaisantent pas avec les plans de redressement des finances publiques qu’ils imposent. Leur tutelle est en général autrement plus vigilante que celle des technocrates de Bruxelles…

Que le soutien financier à la Grèce soit européen ou onusien, ce pays doit d’urgence rétablir l’équilibre de ses comptes publics.

Au-delà, ce sont tous les pays de la zone euro qui doivent impérativement redevenir vertueux.

Certes, les plans de rigueur nécessaires ne peuvent plaire à tous ceux qui vivent des déficits de l’Etat providence. Aujourd’hui les assistés sont dans la rue à Athènes. Demain ce sera à Paris. S’ils obtenaient que leurs dirigeants renoncent aux incontournables mesures de redressement, la crise financière s’accentuerait encore.

Le jour où l’épargne, qu’elle soit nationale ou mondiale, ne voudra plus financer ce trou sans fin, les Etats n’auront d’autre solution que de dévaluer leurs  monnaies. De laisser filer l’inflation. de rembourser avec de la monnaie de singe. Toute l’épargne investie en dettes souveraines serait spoliée. Ce serait l’heure de vérité.

Au delà de la survie de l’euro, se profile donc une autre interrogation, autrement plus angoissante : combien de temps les déficits de la sphère publique peuvent-ils encore durer ?  Et, quand ils seront devenus insupportables – c’est à dire impossibles à financer – quelles seront les conséquences pratiques pour les individus ?

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1er tour des régionales : les raisons d’un vote sanction.

Posted by alaindumait sur 15/03/2010

Les résultats du deuxième tour des élections régionales, dimanche prochain, permettront d’actualiser le rapport droite/gauche, qui lui même détermine l’équilibre politique général du pays.

On sait qu’au deuxième tour de toute élection à deux tours, l’ensemble de la gauche se rassemble, soit au terme d’accords entre appareils, soit par de simples réflexes des électeurs à la base.

Mais à droite, les choses sont différentes. Le Front national demeure plus que jamais diabolisé et les centristes du MODEM semblent avoir rompu définitivement les amarres avec l’UMP.

Si bien que celle-ci ne peut compter que sur un sursaut des abstentionnistes pour améliorer le 21 mars son score du 14 (http://elections.interieur.gouv.fr/FE.html). Compte tenu du faible enjeu politique relatif que constitue cette consultation, il est peut probable que les lignes bougent beaucoup.

Dans ces conditions la gauche rassemblée est à 55%, l’UMP à 29, le FN à 12 et le Modem à 4. L’élection présidentielle de 2012 se présente donc pour la droite sous les pires auspices…

C’est évidemment la politique du Chef de l’Etat et de son gouvernement qui a été lourdement sanctionnée, aussi bien par les 10,6 millions de voix recueillies par la gauche que par les 55,4% d’abstentions, votes blancs ou nuls.

Certains commentateurs mettent ce résultat sur le dos du caractère d’élection «intermédiaire» de ces régionales. Ils ont tort. il n’y a pas de loi de la science politique selon laquelle les élections intermédiaires seraient toujours défavorables au pouvoir en place. Sauf quand la déception envahit les électeurs de la majorité en place…

Quelles sont donc les raisons d’un vote sanction d’une ampleur rarement observée et inattendue (même rue de Solférino) ?

La question renvoie aux promesses explicites ou implicites du candidat Nicolas Sarkozy.

Qu’attendaient donc ses 19 millions d’électeurs du 6 mai 2007 ?

Sans aucun doute des résultats dans trois domaines, celui de la sécurité au quotidien, celui de l’autorité sur la sphère publique (qui est placée par la Constitution sous l’autorité du gouvernement), et celui de l’économie.

S’agissant de la sécurité, au delà du détail des statistiques publiées par le ministère de l’intérieur, la question est de savoir s’il y a aujourd’hui en France plus ou moins de quartiers de non-droit, si les ghettos urbains – où demeurent 2 à 3 millions de personnes – ont disparus ou non. S’il est plus risqué ou non de prendre le métro à Paris, le RER en banlieue, les TER en province. Si les trafics de drogue augmentent ou diminuent… A cet égard l’opinion générale est que la situation continue à se dégrader.

S’agissant de l’autorité de l’Etat, sur sa propre administration, ses propres services ses propres entreprises, la situation s’est encore détériorée. Le gouvernement donne l’impression de reculer sans cesse et d’être aux ordres de ses serviteurs. Ni l’Education nationale, ni les hôpitaux, ni les personnels des crèches, ni les juges, ni les fonctionnaires du contrôle de l’espace aérien ne lui obéissent… Et, quand il arrive à faire passer une réforme, c’est en contrepartie de concessions plus importantes que le terrain récupéré. Exemple du régime de retraites des fonctionnaires. Même les nominations des responsables d’entreprises publiques se font en application d’un système de cogestion de fait qui n’a jamais été aussi fort. Ne dit-on pas que la nomination de M. Proglio à la tête d’EDF aurait été décidée à l’occasion d’un tête à tête entre M. Guéant et M. Thibault, le patron de la CGT ?

S’agissant de la politique économique, le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’est pas du tout raisonnable. Les déficits ne cessent de gonfler la dette. Avant deux ans nous serons obligés de demander soit l’aide des Allemands soit celle du FMI. Nous voilà revenus 50 ans en arrière, avant que le général de Gaulle ne remette de l’ordre dans les finances de la France.

On dira que c’est à cause de la crise, ou de l’euro, ou bien des Chinois …

La vérité est que nous sommes gouvernés par des pleutres ! Qui obéissent à ceux qui devraient nous servir, et donc les servir !

Ces déficits, accumulés depuis 37 ans, ne sont que le résultat de toutes les mauvaises gouvernances accumulées durant cette période, aussi bien l’immigration sans contrôle que l’obésité de la sphère publique.

On me dira : «mais la gauche fera pire !». C’est sans doute vrai. C’est pourquoi il sera difficile de pardonner à Nicolas Sarkozy d’avoir préféré faire une politique de gauche, avec des transfuges de la gauche, plutôt qu’une politique de droite, avec des hommes d’ordre et de bon sens.

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Europe : le grand mensonge.

Posted by alaindumait sur 13/03/2010

En 1992, à la demande de la France, notamment, furent introduits dans le traité européen des critères dits «de Maastricht» fixant des limites impératives aux déficits publics des pays membres de l’euro.

Puis il y eu le traité de l’euro. Avec des règles constitutionnelles concernant la responsabilité des Etats- membres.

Aucun pays ne devait dépasser 3% de déficit public par rapport à son PIB. Et 70% pour son endettement.

L’article 104 B du traité de Maastricht précisait : « La Communauté ne répond pas des engagements d’un État membre (…), ni ne les prend à sa charge. Un État membre ne répond pas des engagements d’un autre État membre (…), ni ne les prend à sa charge ».

L’euro obligeait donc les pays membres à être vertueux et faisait interdiction aux autres de porter secours à une brebis égarée. Pour mieux la responsabiliser.

C’était la loi commune.

Mais qu’a-t-on vu ?

La France s’affranchir allègrement des critères de Maastricht. Etre dépassée par la Grèce.  Et aussi par l’Espagne, le Portugal, l’Italie en matière de déficits. Les «pays du Club Med». Et maintenant la France ose promettre son soutien. Le président Nicolas Sarkozy déclarait le 7/3/2010 : « Si cela était nécessaire, les Etats de la zone euro rempliraient leur engagements », ce qui est en parfaire contravention avec le traité !

Conclusion : le traité de Maastricht, adopté par le peuple français à une faible majorité, a été trahi. L’article 104 B est ignoré.

S’agissant des institutions européennes, le peuple a été berné sur toute la ligne.

L’Europe peut-elle continuer longtemps sans que les peuples aient leur mot à dire ? Certainement pas !

Bruxelles, tes jours sont comptés !…

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Une politique de rigueur est nécessaire !

Posted by alaindumait sur 13/03/2010

Nicolas Sarkozy a raison de dire qu’il ne faut pas et qu’il ne veut pas augmenter les impôts. Qu’il ne le fasse pas est une autre histoire….

Car ne serait crédible qu’à la condition d’assumer une nécessaire rigueur.

Aussi longtemps qu’il refusera d’assumer cette dernière, sa promesse ne ne pas augmenter les impôts ne sera pas crédible. Elle ne l’est pas. Et c’est dommage…

Une politique de rigueur consisterait en premier lieu à geler toute embauche de nouveaux fonctionnaires et toute augmentation de leur pouvoir d’achat. Par exemple.

Quand les emplois du secteur privé diminuent, quand la masse salariale du privé baisse, quand le niveau des salaires réels dans les entreprises indépendantes est en recul, ce ne serait que justice.

Nicolas Sarkozy dit qu’il s’y refuse.

S’il voulait bien admettre que les déficits qui se creusent ne sont jamais que des impôts reportés, il devrait admettre que son gouvernement, qui ne mène pas une politique de rigueur, a déjà engagé une augmentation des prélèvements, et des pires, ceux qui pèseront sur les générations futures.

Craignons que la rigueur non désirée ne s’impose au gouvernement dès que les taux d’intérêt sur le marché financier commenceront à remonter. Or chacun s’accorde à considérer qu’ils sont actuellement artificiellement bas…

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Réflexions sur la «crise économique de 2008».

Posted by alaindumait sur 06/03/2010

De même que la «crise de 29» est réputée avoir commencé le jeudi 24 octobre («jeudi noir»), de même, on dira sans doute, dans les livres d’histoire, que la présente crise a commencé le lundi 15 septembre 2008, avec la déconfiture de la banque d’investissement internationale, basée à New York, Lehman Brothers.

Sur les causes de cette crise, comme sur celles de la précédente, les économistes débattront à n’en plus finir. Comme ils se disputeront sur les remèdes qu’il fallait ou ne fallait pas mettre en oeuvre pour la vaincre.

Mais cela ne veut pas dire que certains n’auront pas raison, et d’autres tort. Tout comme certains intellectuels avaient raison, au siècle dernier, d’annoncer l’inéluctable effondrement du communisme…

Le 15 septembre 2008, donc, la banque Lehman Brothers, faute de trouver de l’argent à emprunter à d’autres banques (sur le marché dit «interbancaire») pour faire face à ses échéances, doit se déclarer en faillite. Elle est victime de la remontée des taux d’intérêt et de sa propre ingénierie, aboutissant à incorporer dans des fonds d’épargne des produits aujourd’hui dits «toxiques», issus de créances à taux variables, souscrites par des accédants à la propriété insolvables…

Aussitôt, la défiance devient générale. Les banques ne se prêtent plus d’argent entre elles. Toute créance est soupçonnée d’être douteuse. Tous les actifs financiers se trouvent dévalorisés. La valeur du stock mondial d’épargne financière est divisé par deux ! La destruction de valeur est de l’ordre de 30 000 milliards de dollars à l’échelle planétaire !

Les ménages réduisent brutalement leurs dépenses. Ils consomment moins. Les anticipations de tous les agents économiques deviennent négatives. C’est la «crise».

Pour essayer de la contrecarrer, les hommes politiques obtiennent tout d’abord des banques centrales – responsables de la politique monétaire, et donc, par le biais des taux d’intérêt, de la quantité de monnaie en circulation – qu’elles abaissent le loyer de l’argent emprunté par les banques à zéro, ou presque. Les banques peuvent donc emprunter autant de monnaie qu’elles le désirent aux guichets des banques centrales. Et le re-prêter à bon marché, tout en faisant une bonne marge. Sans être redevenue solides pour autant, elles engrangent à nouveau de gros profits.

Ensuite les Etats, dont les recettes fiscales sont en chute libre, décident de maintenir le niveau des dépenses publiques, voire de l’augmenter, et de les financer par les déficits et donc par l’emprunt.

Le troisième volet de ces politiques publiques destinées à «lutter contre la crise» consiste à étendre encore les limites de l’Etat-providence, en élargissant la distribution de toutes sortes de minima sociaux, afin d’offrir au plus grand nombre possible de personnes des revenus de substitution.

A l’oeuvre depuis 18 mois, cette politique ne produit que des résultats médiocres, sauf pour les banques, dont les profits ont quelque chose d’insultant. Le taux de chômage est à 10% de part et d’autre de l’Atlantique (le sous-emploi est à 20%). La production stagne (si l’on fait abstraction de la variation des stocks). Et la capacité des Etats à financer leurs dépenses en s’endettant touche à une limite, dictée par la réticence des marchés financiers à accepter les titres de leurs dettes.

Que la présente situation se prolonge d’un an ou deux et il faudra bien parler d’échec de cette politique publique, prétendant remédier à une situation économique avec des outils issus du système qui est lui même responsable de la crise !

Car, nonobstant le consensus politiquement correct, l’action des gouvernements est en tous points contestable.

Sur la gestion monétaire. L’idée selon laquelle l’abondance monétaire serait favorable à la croissance est une idée fausse. A l’instant «t», la quantité de monnaie disponible détermine seulement le niveau moyen des prix. Le même kilogramme de viande vaudra un ou dix, selon que la quantité de monnaie disponible sera égale à Q ou 10xQ. Ce qui ne changera strictement rien à la quantité de viande produite. Ce qui est vrai, par contre, c’est qu’une brusque variation de la masse monétaire en circulation modifie les prix relatifs, favorise certains agents et en pénalise d’autres. Depuis le 15 septembre 2008 l’augmentation de la masse monétaire «banque centrale» a, par exemple, favorisé les banques et pénalisé les épargnants (cf baisse du rendement des produits d’épargne), ainsi que les travailleurs actifs (augmentation des prélèvements). En quoi est-ce bon pour la croissance ?

Sur les déficits publics. Maintenir le niveau des dépenses publiques, et même les augmenter, en les finançant à crédit, revient à priver les contribuables, ceux d’aujourd’hui et ceux de demain, d’une partie plus importante de leurs ressources. Est-ce judicieux ?

Sur l’Etat-providence. Le financement de droits et de minima sociaux de plus en pus généreux, et sans plafond, accessibles à tous y compris aux immigrés de fraîche date, en situation régulière ou non, était à la limite du supportable avant la crise. Avec elle, nous sommes au  bord de l’explosion…

Résumons-nous. Les hommes de l’Etat – modèles Obama, Bernanke, Trichet ou Sarkozy –   s’imaginaient savoir gérer la monnaie et réguler les banques. On a vu le résultat… Ils nous font croire qu’ils vont savoir réparer. Mais la vérité est qu’ils n’ont même plus d’oxygène pour faire respirer artificiellement le malade.

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