En économie, le mot « relance » fait partie du vocabulaire magique. « Qui est contre la relance ? » Personne… ! « Qui est pour ? » Tout le monde… ! Encore faut-il que ça marche, et que les dépenses publiques inscrites sous cette appellation produisent plus d’activité qu’elles n’en détruisent. Car on voit bien toujours ce que l’Etat dépense, on voit souvent moins bien ce qu’il prélève et, de ce fait, empêche de dépenser.
Globalement, les dépenses publiques sont moins efficaces que les dépenses privées. C’est à dire qu’un euro dépensé directement par un individu lui procure davantage de biens ou de services que le même euro dépensé pour son compte par une collectivité publique. Ceux qui en doutent n’ont qu’à retourner vivre en URSS !…
La bonne réponse à la crise, à partir de là, est évidente : il faut rendre du pouvoir d’achat aux ménages, en réduisant les prélèvements publics. Faire l’inverse, en accroissant les déficits publics, est proprement suicidaire.
Le Plan de relance annoncé par Nicolas Sarkozy le 4 décembre, et détaillé en conseil des ministres le 19 décembre, n’est pas de nature à « créer les conditions d’une relance rapide et durable ».
Sur 26 milliards d’euros annoncés, 11,6 serviront à payer un peu mieux les dettes de l’Etat à l’égard des entreprises. C’est la confirmation que l’Etat était mauvais payeur…. 10,5 milliards iront à des projets qui, à ce jour, n’étaient pas prêts, ou en discussion quant à leur rentabilité. Avec la crise il vaudrait mieux être plus sélectif que moins… Quant aux deux milliards destinés au logement et à l’automobile, il s’agit pour les secteurs concernés d’un simple pansement ; tandis que les deux autres milliards, au titre du soutien à l’emploi et aux revenus modestes, sont hors du champs de l’économie.
Il serait tout à fait excessif de dénoncer ce pseudo plan de relance. Il va creuser le déficit public. Sans relancer quoi que ce soit. Le courage eut été de ne pas rajouter du déficit à du déficit, lui, même à l’origine de la crise…
Qui ne voit que ceux qui s’en sortiront le mieux seront ceux qui seront demain désendettés ?
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